Motché. Paris-Lima

Motché. Paris-Lima

Motché.Paris-Lima. Voilà ce que j’écris sur une feuille tandis que la voix de Carole Fraresso se fait entendre par téléphone, signifiant alors le début de notre entretien. Le nom qui désigne une création, quelle qu’elle soit, est souvent la clef de voûte pour comprendre l’essence de celle -ci. Quelle est l’histoire de la maison Motché ? Quels bijoux propose-t-elle ? Le temps a passé si vite qu’il est déjà temps pour moi de raccrocher et de commencer à rédiger cet article afin de vous faire partager, à mon tour, l’origine des créations Motché.

L’or en héritage

L’itinéraire d’un homme – ou d’une femme – façonne son identité et, de ce fait, ses projets. En 2002, Carole Fraresso entreprend une thèse de doctorat portant sur L’usage du métal dans la parure et les rites de la culture Mochica (150-850 AP. J-C.). Elle s’envole alors pour le Pérou, un pays où elle résidera pendant treize ans. Quelques années plus tard, c’est le nom de cette culture péruvienne – appelée Moche (prononcé Motché en espagnol) ou Mochica – qu’elle emprunte et transforme pour donner vie à un nouveau projet : la fabrication de bijoux chargés d’histoire.

Lors des travaux qu’elle conduit pour sa thèse, Carole est amenée à caractériser l’esthétique particulière des bijoux produits par cette culture précolombienne, à en restituer les différentes étapes de fabrication ainsi que les us et coutumes auxquels ils étaient rattachés.

"Le Pérou est doté d’une longue et fascinante tradition joaillière. Elle est paradoxalement mal connue. C’est pourquoi j’ai choisi de me spécialiser dans le domaine de l’archéométallurgie et plus précisément de l’orfèvrerie andine.

Le métal de par ses propriétés – ou qualités – physico-chimiques particulières est mon matériau de prédilection. Au-delà de la découverte archéologique, je souhaitais mener des enquêtes technologiques pour tenter de restituer les gestes et les modes de penser de ces designers d’un autre temps" me confie Carole.

L’archéométallurgiste Carole Fraresso a restitué des chaines opératoires de fabrication anciennes en menant des enquêtes technologiques en laboratoire sur des parures en or et argent des principaux sites archéologiques de la culture Mochica. Ici, prélèvement et examen métallographique d’un échantillon de la cape de félin mis au jour à la Huaca de la Luna, Trujillo, Pérou.

Faire parler les objets est spécifiquement la mission de l’archéologue. Cependant, il ne peut y parvenir seul. Autour de la réalisation ou de la restauration d’un objet, plusieurs acteurs interviennent. Aussi, parmi les différents modes d’enquêtes menées par Carole Fraresso, un temps est consacré aux rencontres. Celle avec le maître joaillier péruvien Armando Castillo est, à bien des égards, décisive. Issu d’une famille où l’on est joaillier de père en fils, Armando est l’héritier privilégié d’un savoir-faire unique au monde.

À ses côtés, les interventions humaines que Carole a longuement observées et étudiées au travers des objets métalliques prennent un tout autre sens. Les gestes servant à la fabrication des pièces d’orfèvrerie, dont elle me parlait plus tôt, prennent littéralement vie devant elle. Un dialogue s’instaure.

Ses travaux de recherches prennent fin cependant, Carole ne peut se résoudre à cesser de côtoyer les objets exceptionnels qu’elle a eu à cœur d’étudier et de révéler. Comment continuer à faire vivre un patrimoine tel que l’orfèvrerie andine ?

La créatrice Carole Fraresso et le maître orfèvre Armando Castillo, les fondateurs de la maison Motché Paris-Lima.

Un jour, une amie lui suggère une idée simple et géniale à la fois : « pourquoi tu ne les crées pas tes trésors ? » Elle repense alors à la rencontre avec le maître joaillier Armando, il est la clef de son futur projet. La passion pour la matière – le métal – n’est pas leur seul point commun. Tous deux ont conscience que la joaillerie péruvienne est un savoir-faire à préserver et donc à transmettre.

"La joaillerie précolombienne est un métier de savoir-faire ancestraux, un métier qu’il faut réapprendre" souligne Carole Fraresso.

L’aventure Motché Paris-Lima est née.

L’univers Motché. Paris-Lima

Géométrique, Cusco, Amaru, Dualité andine, Fétiche… Les intitulés des collections de la maison Motché convoquent notre imaginaire. Que signifient-ils ?

"Motché Paris-Lima s’inspire de la richesse iconographique des sociétés préhispaniques, de ses motifs inlassablement reproduits sur les vestiges archéologiques : des dessins géométriques, un bestiaire magique, des mises en scènes, qui renvoient aux croyances et racontent les rituels."

Symbole de puissance par excellence de la maison Motché, l’or s’impose comme objet fétiche pour créer des bijoux durables et riche de sens. Bague Fétiche, or recyclé 18 carats.

Toutes ces représentations graphiques ne peuvent exister sans support pour les accueillir ; sans les gestes du maître artisan pour leur donner corps. À ce titre, le cœur de l’entreprise Motché est sans aucun doute l’atelier.

L’expertise technique de Motché réside dans la mise en forme de pièces de joaillerie en or recyclé 18 carats extrêmement minces, déformées à la main, avec des techniques issues de 3.000 ans d’histoire du Pérou.

"Le développement de nos prototypes et la production artisanale sont de loin les aspects les plus intéressants de mon travail. Assister à la fabrication d’un bijou Motché c’est assister à la reviviscence d’un art millénaire."

La civilisation andine n’est pas passée à la postérité grâce à l’écriture mais à travers les objets qu’elle a produits. Issus d’un héritage millénaire, les gestes de l’artisan se doivent, s’ils veulent perdurer, d’être inlassablement répétés et transmis. Cette nécessité de sauvegarde par l’expérience est la raison d’être des bijoux imaginés par Carole Fraresso.

La Maison Motché s’emploie à favoriser la transmission de ce patrimoine emblématique
par l’apprentissage du métier artisanal de la joaillerie précolombienne.

Situé sur la côte nord du Pérou, dans la région de Chiclayo, l’atelier de la maison Motché réalise nombre de ses créations suivant des techniques d’orfèvrerie ancestrales et dont peu d’artisans ont encore la pleine maîtrise : le martelage et le repoussé main.

À l’aide d’outils spécifiques le maître joaillier façonne le métal, le déforme jusqu’à obtenir des plaques uniformément lisses et dont la dimension peut être réduite à moins d’un millimètre d’épaisseur. Les bijoux ainsi obtenus se caractérisent par leur légèreté, une grande mobilité ainsi que par leur capacité à refléter la lumière, à la capter. Cela confère aux femmes porteuses d’un bijou Motché une émotion. Quels mots pour la décrire ?

L’origine du terme émotion signifie mouvement. Voilà peut-être la clef pour saisir l’essence de Motché.Paris-Lima. L’histoire d’une maison qui – comme l’illustre parfaitement son emblème (les spirales, ronde et carrée, représentent le concept de dualité andine) – a su trouver l’équilibre entre héritage et modernité. Une parfaite harmonie.

Boucles d’oreilles Chimu, or recyclé 18 carats.

Dans l’ancien Pérou, l’or représentait le Soleil, le jour et le monde masculin tandis que l’argent représentait la Lune, la nuit et le monde féminin. Symbole d’équilibre par excellence, le collier Dualité Andine scelle la rencontre des opposés complémentaires qui créent l’harmonie constante.

Pour découvrir les bijoux Motché. Paris-Lima

Boutique Les 3 Grâces Biarritz - 4 bis avenue Carnot 64200 Biarritz. Du mardi au samedi de 10h30 à 19h00. Vous n'êtes pas sur place ? Tous les bijoux sont disponibles sur la boutique en ligne

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Crédits photos : Guillermo Vilcherrez / Carole Fraresso / Grégory Batardon (photo de couverture).